Comme chaque mois, nous partons à la découverte de nouveaux terroirs et de concepts dans l’univers du chocolat. L’artisan chocolatier en vedette ce mois-ci nous vient de Bolivie avec Chocolate Baure. Ce dernier utilise uniquement du cacao sauvage et nous offre ainsi l'occasion d’explorer cette mouvance et apporter un éclairage sur cette source de cacao.
Le cacao sauvage de Bolivie
C’est la forme naturelle du cacaoyer dans la forêt et sans intervention humaine. Cependant, de plus en plus de produits chocolatés se revendiquent comme issus du cacao sauvage sans que cela soit forcément gage de qualité ou de filière responsable. Il y a pour nous deux points clés pour juger de la qualité et durabilité d’un cacao sauvage : sa singularité génétique et sa relation avec la communauté qui le cueille. En ce qui concerne la génétique du cacao, il est nécessaire que les arbres sauvages représentent une espèce endémique avec un périmètre restreint pour partager la même variété de cacao.
Baure chocolate tribu Baure
Cette unité de lieu et type de cacaoyer est finalement difficile à trouver en raison de la capacité du cacao à l’hybridation naturelle ou introduite par l’homme.
Pour ce qui est d’une cueillette soutenable et durable du cacao sauvage, elle ne peut intervenir que dans un modèle social et culturel établi par les communautés locales. On peut prendre en exemple le Brésil qui développe une pratique soutenable autour des rives du bassin amazonien (Purús, Juruà). La Bolivie a elle octroyé une autonomie territoriale aux communautés autochtones, excluant les intérêts privés et permettant ainsi aux communautés (telles que les Baure) de poursuivre la cueillette du cacao sauvage en symbiose avec la forêt amazonienne.
Cabosses de cacao Nacional
Chocolate Baure
Fondé en Bolivie en 2001, ce chocolatier a pour objectif de valoriser la population autochtone et le cacao sauvage amazonien. Cet artisan collabore avec la tribu Baure (intégrée à la population Arawak) et présente 1000 ans avant J.-C. Actuellement, pour les familles locales Baure, la cueillette du "chocolat", comme elles l'appellent, est la source de revenu la plus importante. Cette activité, qui se déroule de décembre à mars, représente une moyenne de 70 à 80 % de leur revenu annuel. Ainsi, tout habitant qui décide d'utiliser les ressources naturelles de manière respectueuse, est libre de le faire sous le seul droit de faire partie de la Communauté Baure et en harmonie avec la forêt amazonienne. |
Terroir Province Beni, Bolivie
Un cacao sauvage qui pousse dans la province de Beni, dans l'est de la Bolivie, à la frontière du Brésil. L'appellation "Wild Beniano Cacao" fait référence à une espèce endémique qui pourrait être l'un des représentant biologique originel de l'espèce Theobroma cacao. |
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